Sur la falaise [PV James Norrington]

C'était une fin de journée. Une autre journée se terminait. Le voile noir et étoilé n'allait pas tarder à s'ouvrir alors que le voile bleu et blanc allait se fermer, laissant place au prochain spectacle. Une brise légère, mais agréable, douce et chaude. Un soleil éclatant, orange, se fondait dans l'eau à l'horizon. Son reflet sur cette immense glace. Légèrement flou à cause des nombreux mouvements des navires flottant sur cette mare d'eau. Un paysage digne des couchers de soleil rapporter et complimenter à travers le monde. Un paradis pour les yeux.

Lawrence s'était rendue sur la falaise. Un endroit qu'elle aimait, principalement, le soir pour y admirer le coucher du soleil et rentrer lorsque la lune se pointait et commençait à monter très haut dans le ciel. Plus tôt dans la journée, elle était restée auprès de son père, parlant affaire avec lui. Puis, après le souper, elle s'était rendue dans ce coin un peu plus éloignée de Port-Royal pour se recueillir, désirant avoir son moment de la journée. Une journée tranquille où elle pourrait y respirer l'air frais du soir, savourant une certaine liberté.

Une étendue d'herbes se coupait après quelques mètres et tombait dans la mer. Il ne fallait surtout pas risquer d'être trop près du ravin et tomber et s'écraser sur les rochers. Nombreux sont ceux qui y sont aventurés sans jamais montrer signe de vie par la suite. Un roche, cependant, se tenait sur l'étendue verte. La seule en fait. Sinon, un peu plus au nord, on y retrouvait un moulin abandonné, mais qui, jadis, a servi de nombreuses fois. Dans ce monde, on préconise les nouvelles technologies aux anciennes.

Enfin bref, revenons à Lawrence. Sa demeure était à 15 minutes de cet endroit. Elle avait, donc, marcher en ne pressant guère le pas, n'étant nullement pressée par le temps. Le trajet lui prit donc une dizaine de minutes de plus. Rien d'alarmant. Une marche paisible qu'elle avait effectué en ayant le sourire tout le long. Arrivée à sa destination, elle s'avança jusqu'à s'arrêter à 5 mètres du ravin. Une distance sécuritaire. Elle respira profondément, voulant s'imprégner de ce doux parfum tout en regardant au loin. Plus à droite, se trouvait la plage au loin. Cet endroit était, alors, tout près de la plage. Mais se poste était bien plus formidable. D'autant plus que personne y était exceptée Lawrence. Elle se sentait libre, sans doutes, sans rien. Ce vent lui caressait la peau et emportait sa longue chevelure ondulée et blonde avec lui.

Au bout de quelques instants, elle ferma les yeux, gardant toujours ce sourire pendu à ses lèvres pulpeuses. Ses mains se rejoignaient devant elle, profitant elles aussi de ce vent.

[J'aime seulement mettre l'ambiance au rp.^^]

Ce «Bonsoir!» innocent et sans mauvaise intention attira un frisson dans l'être de Lawrence. Elle était loin de s'imaginer qu'il pouvait y avoir quelqu'un. Elle sursauta sur le coup, sortant immédiatement de sa rêverie. Elle se retourna, son sourire s'étant effacé sur le coup. Elle regarda qui se postait devant. Ses traits lui semblaient familiers. Il ne lui était aucunement inconnu. Cependant, elle n'avait aucun souvenir de son nom. Mais elle savait qu'il avait été une figure importante il y a quelques années. Elle le dévisagea un instant, voulant à tout prix se rappeler de son prénom.

"Bonsoir..."

Dit-elle alors que, sans gêne, elle continuait de le dévisager. Répertoriant tous les noms et les visages qu'elle avait rencontré, elle ne trouvait nullement son nom dans sa banque de données.

Elle secoua la tête et la retourna vers l'horizon, se sentait affreusement gênée de ne pas se souvenir de qui il s'agissait. Un sourire quelque peu embarassé s'afficha sur son visage illuminé par les rayons du soleil.

Elle se retourna vers lui, un sourire plus chaleureux aux lèvres.

"Veuillez m'excuser, mais votre visage me dit quelque chose. Aurais-je tort?"

Lui demanda-t-elle sur un ton qui voulait savoir son nom, sans être trop insistant.

James Norrington! C'était ce bon vieux James Norrington!

*Mais oui! Qui ne souvient pas de lui? J'aurais dû m'en douter.*

Elle hocha la tête, signifiant qu'il s'agissait de lui. C'est vrai qu'il avait légèrement changé. Il avait démissionné de son poste et s'était retrouvé avec une personnalité un peu viré vers la piraterie. Tout le monde connaissait son histoire. Et Lawrence ne faisait pas exception à la règle. Elle l'avait déjà rencontré, lors de la cérémonie donner en son honneur où il y avait reçu une épée de la part du gouverneur.

*J'ai vraiment dû être ailleurs pour ne pas me souvenir de lui!*

Puis, il lui demanda à qui il avait honneur. Décidément, ce James Norrington n'avait pas perdus ses charmes. Elle continua de garder ce sourire chaleureux qui lui était propre.

"Vous avez honneur à Lawrence Doherty, fille du Bourgeois, Monsieur Doherty."

Lui rétorqua-t-elle courtoisement.

Elle le regarda. Comment cet homme aimable et courageux avait-il pu tomber dans l'univers de la piraterie? Faut dire, comment elle s'était retrouvée dans cet univers. Elle n'avait, donc, pas de leçons à enseigner à qui que ce soit.

"Que faites-vous ces temps-ci, Monsieur Norrington?"

Lui demanda-t-elle avec un brin de curiosité qui la rendait attachante et charmante.

Lorsqu'il se mit à raconter une bref biographie de ce qu'il avait fait depuis quelques temps, elle l'écouta. En fait, elle avait l'habitude d'écouter attentivement les gens lorsque ceux-ci s'embarquaient dans de longues conversations sur un sujet quelconque. Aujourd'hui, c'était des genres de retrouvailles. En fait, pas vraiment, seulement des connaissances de bouche à oreille et de vue s'étaient rencontrés. Et sur la falaise. Plutôt inhabituel comme endroit, mais où la conversation qui allait suivre allait se faire dans une intimité légitime. Personne ne viendrait les déranger et rien ne les dérangerait non plus.

Lawrence eut un léger ricanement alors qu'il s'arrêta dans son histoire, se demandant pourquoi il nous racontait tout ce qui lui était arrivé. Bien sûr, elle ne le trouvait pas idiot. Un aussi grand comme lui, jadis, ne pouvait jamais perdre son courage et sa force intérieure. Indirectement, Lawrence avait toujours eu une fascination, qu'elle même ignore d'ailleurs, envers ce personnage. Allez savoir pourquoi.

Il lui demanda comment elle allait. Bien sûr, comment elle allait. Qui d'assez courtois et gentleman dans le cas de Norrington, ne poserait pas cette fameuse question dans une conversation où deux êtres se retrouvent et débute une conversation sans se demander où elle mènerait. Une question typique que chaque personne civilisée, et même celle de la classe du peuple, se devait de poser. Une question classique, mais qui restait tout de même populaire.

"Eh bien, je vais bien. Merci!"

Rétorqua-t-elle poliement avec un magnifique sourire.

"Et vous, Monsieur Norrington?"

Lui demanda-t-elle, comme il se devait.

Elle jeta un oeil sur l'horizon et revint aussi rapidement dans son regard qu'elle ne l'avait quitté. Toujours aussi souriante cette chère Lawrence Doherty.

"Je vous ravie de vous l'entendre dire, Monsieur Norrington."

Dit Lawrence.

Il y a quelques mois, cet homme était dans un état lamentable, racontait-on, passant ses journées à boire et à courir les jupons à Tortuga. Il s'était, apparemment, repris en main, réalisant qu'il ne pouvait continuer ainsi, alors que sa vie avant tous les événements avait été plus qu'enviable. Non, mais être Commodore, ce n'était quand même la dernière seconde d'une vie d'une simple bougie!

Lawrence n'avait rien à ajouter. En fait, le sociable n'a jamais été son fort. Enfin. Façon de parler. Elle n'avait pas envie de parler de ce qu'il avait fait durant les dernières années, jugeant cela indiscret de sa part. Et puis, peut-être regrette-il toutes ces années? Alors, pourquoi lui demandé ce qu'il en avait fait.

Lawrence se mit à fixer l'horizon. Fixer cette immensité où règne liberté et dignité lui rappele à quel point elle désire quitter la terre ferme et se rendre Dieu seul sait où. Elle se laissa emporter par le mouvement des vagues, regardant les ombres créées sur la mur par les vagues en mouvements et les rayons du soleil qui éclairent faiblement le ciel, le rendant orangé-rosé. Un sourire radieux fendit son visage. Elle en vint même à ignorer la présence de James Norrington.

Alors qu'un oiseau traversa le ciel, lui créant de l'ombre dans les yeux, c'est à ce moment qu'elle comme contact avec la réalité, remettant les pieds sur terre. Elle se tourna vers Norrington, un sourire gêné, le regard un peu déviant.

"Pardonnez-moi de vous avoir oublier, Monsieur Norrington."

*Non, mais! Suis-je assez bête?!*

Dit-elle. Elle secoua discrètement et rapidement sa tête, reprenant de l'assurance et un sourire confiant aux lèvres.

"Que faites-vous en ce moment à Port-Royal? Voulez-vous reprendre votre titre de Commodore comme jadis?"

Lui demanda-t-elle, un tentinet curieuse.

Lawrence hocha simplement la tête avec un sourire radieux fendant ses lèvres. Elle regarda de nouveau l'horizon et invita, cependant, James Norrington à faire de même.

"Vous savez, je suis venue ici à maintes reprises accompagnée d'une certaine solitude. Les gens semblent oublier cette endroit qui est le meilleur pour contempler un coucher de soleil aussi magnifique que celui-ci nous offre ce soir."

Lança-t-elle à l'homme se tenant à ses côtés.

Elle le regarda, toujours aussi souriante.

"Mais ce soir, c'est différent."

Lui dit-elle.

"Je n'ai point cette solitude qui m'accompagne."

Ajouta-t-elle.

"J'ai vous. La compagnie est plus agréable ce soir."

Lui avoua-t-elle.

Certes, il est vrai que, ce soir exceptionnellement, elle n'allait pas la passer une autre fois encore en compagnie de sa «chère amie», la solitude. Elle lui sourit et se remit à regarder l'horizon.

*Lui, il a pu goûté à la vie téméraire et à cette liberté. Quel chance! Je ferais n'importe quoi pour m'offrir cette liberté...tout.*

Elle le fixa du coup de l'oeil, lui enviant cette liberté dont il avait joui pendant quelques années. Elle en vint même à se demander pourquoi il avait préféré revenir se cloîtrer à Port-Royal plutôt que de vivre sa vie comme il l'entend. Dans son livre à elle, une fois avoir goûté à la véritable liberté que nous offre cette immensité d'eau, on ne veut surtout pas revivre une vie stricte, remplie de lois et de règles à respecter. Venir à défier la loi, risquer le pire des châtiments, la potence, et tout ce qui s'en suit.

"Je suis ravie de vous connaître personnellement et non uniquement de vue et de nom."

Lui dit-elle.

À sa question, Lawrence se retourna d'une manière assez gracieuse et sourit, comme amusée. Elle reporta son regard sur l'horizon et leva les épaules en hochant négativement la tête.

"Je crois que de seulement vous dire que le paysage parle de lui-même ne serait qu'une des raisons qui me poussent à venir ici très souvent."

Lui avoua-t-elle, toujours en souriant.

Intérieurement, elle se rénumérait toutes les raisons pour lesquelles elle venait sur la falaise pour contempler le coucher de soleil. Il en avait une kyrielle de raisons, toutes aussi invraisemblables les unes que les autres.

"Je viens ici pour me recueillir, pour penser à tout et à rien, à faire le vide et le plein, penser à mon avenir, à ce qu'il va m'arriver, espérant trouver réponse dans ce coucher de soleil..."

Énuméra-t-elle alors qu'elle penser à cette liberté inacessible.

"...admirer cette liberté qui me semble inaccessible que je l'envie..."

Avoua-t-elle au bout d'un certain moment de silence mort, parsemé du sifflement du vent sur la longue herbe verdâtre, du bruit de la mer et des oiseaux survolant l'endroit. Lawrence, les regarda un instant, enviant également leur liberté. Rêveuse, elle se mit à regarder de nouveau le soleil. Sous l'impulsion du moment, elle pencha sa tête sur l'épaule, en fait le bras, car James Norrington était plus grand qu'elle, et s'y accôta en continua de contempler l'horizon.

"Et pourquoi êtes-vous venu ce soir, Monsieur Norrington?"

Lui demanda-t-elle au bout d'un autre instant de silence, avec les mêmes bruits habituels.

Lawrence ne sentait nullement dérangée. Au contraire, elle apprécia le fait que Dieu lui ait apporté un compagnon de discussion ce soir. Et puis, croyant à la contribution de chacun dans sa propre vie, elle se dit que cette rencontre ne serait que bénéfique pour son avenir, qu'elle n'avait pas été mise sur son chemin pour rien, qu'il y avait une raison à cette événement pouvant paraître insignifiant aux yeux de certains.

Lorsque Norrington lui confia qu'il était aussi qu'elle de l'avoir rencontré, ses lèvres réprimèrent un sourire ravie. De nature sociable, elle aimait rencontrer de nouvelles personnes et discuter avec elles. Elle l'écouta attentivement, comme s'il n'avait que sa voix qui s'entendait. Par conséquent, c'était une autre facette de sa personnalité: être attentive. Elle écoutait, d'abord attentivement, les gens, puis prenait la parole par la suite. Une qualité que l'on lui reprochait pour rien au monde. Une qualité digne de la plus grand courtoisie qui puisse exister en ce monde.

Puis, il lui confia également qu'il avait de nombreuses questions qui ne trouvaient guère réponses. Tel un enfant cherchant sa mère, mais en vain. Lawrence se mit à le regarder, l'interrogeant du regard.

*Pourquoi tant de questionnements? Il me semble que l'endroit ne porte point toutes sortes de questions à notre esprit?!*

Pensa-t-elle alors.

"Sans être indiscrète, puis-je savoir la nature de vos questionnements?"

Lui demanda-t-elle.

Elle décola sa tête de sur le bras de Norrington et lui décocha un regard intrigué, tout en gardant un sourire étampé sur son visage.

Lawrence le fixa, sans le gêner. Une autre qualité qu'on lui enviait en plus de sa grande écoute. Elle prit le temps d'analyser le tout, pesant le pour et le contre sur si elle devait réagir ou non. Après tout, est-ce que c'était de ses affaires? En réalité, non. Mais lorsque nous nous retrouvons seul, comme dans le cas de James Norrington qui n'avait plus de famille, se confier à la personne la plus confiante n'était-il pas la meilleure chose à faire? Et puis, Lawrence se connaissait assez bien pour se connaître et savoir qu'elle était à la hauteur d'être discrète par le sujet et être une personne en qui on peut avoir confiance pour faire part de ce que nous ressentons.

"Une ancienne connaissance? Cette ancienne connaissance vous perturbe à ce point?"

Fit remarquer la jeune femme sur un ton doux et tendre. Un ton qui se voulait ni insistant, ni stressante. Une voix plutôt confiante et rassurante.

"Pourtant, votre allure ne semble guère témoigner de cette perplexité qui parcourt votre esprit..."

Lui dit-elle toujours aussi courtoise et douce.

"Je ne veux pas paraître indiscrète, mais...vous est-il possible de vous confier afin d'y voir plus clair?"

Demanda Lawrence, toujours cette même voix rassurante et réconfortante qui fait plaisir à entendre.

Soudain, Lawrence prit un certain recul. Non pas qu'elle repoussait la présence de Norrington. Bien au contraire. Elle se croisa les bras et se mit à réfléchir à la délicate situation du jeune homme. Là, elle comprenait d'où venait cette perplexité, ce désemparement. La jeune femme faisait comme les cents pas, à la recherche d'une réponse rassurante à lui donner. Une réponse qui aurait du sens à son avis. Elle s'arrêta soudain, tout près du ravin, mais gardant une certaine distance pour ne guère y laisser sa peau. Elle regarda l'horizon, comme si elle y cherchait la meilleure réponse. Puis, elle se retourna.

"Vous savez, vous seul avez les réponses à vos questions. Moi, je ne suis que celle qui vous aidera à les trouver. Et je compte bien vous aider si vous le désirez."

Lui rétorqua-t-elle sur une voix rassurante avec un léger sourire complice.

"Par conséquent, ces liens d'amitié renoués avec Elizabeth Turner ne sont-ils pas de nouveau des liens d'amour? Parfois..."

Elle se remit en marche vers James Norrington tout en continuant de parler.

"Parfois, il nous est difficile de faire une croix sur notre passé. Enfin, je précise, sur certains passages. Ces passages nous rattrapent bien souvent contre notre volonté et c'est pour cela que l'on se retrouve dans un nuage de confusions et d'interrogations. Dans votre cas, il s'agit de femmes et de sentiments amoureux envers elles. Et, pour être honnête, les femmes sont assez compliquées à comprendre."

Lui dit-elle avec un petit rire à la fin de sa dernière phrase. Arrivée à sa hauteur, elle le regarda pendant un certain instant de silence.

"Mais, sans vouloir me mêler de ce qui ne me regarde point, si cette princesse s'est enfuie le jour de son mariage, cela veut-il dire qu'elle ne vous aimait pas complètement?"

Regrettant ses dernières paroles, qu'elle jugeait, déplacées, Lawrence baissa la tête et s'excusa.

"Pardonnez-moi d'être aussi franche, monsieur Norrington. Je...je ne voulais pas l'être..."

Lawrence prit un instant pour reprendre où elle en était. Puis, ce moment passé, elle releva la tête, un sourire réconfortant aux lèvres.

"Permettez-moi d'être honnête avec vous. Vous un êtes un homme tout ce qui a de plus admirable. Si cette femme s'est désistée, je ne crois pas qu'elle soit toujours digne pour vous. Et je suis désolée pour cette Elizabeth Turner. Je sais qu'elle est mariée à un certain Monsieur Turner..."

Elle s'arrêta un instant, regardant Norrington dans les yeux.

"Un jour, vous trouverez celle qui fera chavirer votre coeur. L'âme qui vous comprendra. Celle qui vous écoutera, vous conseillera, vous aimera comme elle aime la vie..."

Elle s'arrêta de nouveau et reprit.

"...Vous trouverez celle qui sera digne de porter le nom de Norrington."

Finalisa Lawrence.

Lorsqu'il lui avoua qu'il la trouvait charmante, Lawrence se retourna et baissa la tête, apparemment flattée, mais gênée. Elle sentit ses joues se rosir sous l'effet de la flatterie. Un sourire touché se dessina sur son visage, le rendant encore plus radieux. Elle releva, ensuite, la tête et regarda l'horizon. Comment pouvait-on détester une telle vue? Ses traits gênés disparurent, alors, sous l'effet réconfortant de la chaleur venait de l'astre le plus lumineux qui puisse exister.

"La vérité se trouve dans les yeux..."

Murmura-t-elle, répétant les paroles de son père alors qu'il lui avait fait discours de ce qu'est la vie en couple. Elle ne le dit pas trop fort, espérant que Norrington ne l'entende point. Et pourquoi au fait? Ce conseil pouvait lui être utile. Pourquoi le garder pour soi? N'était-ce pas égoiste de la part de Mademoiselle Doherty.

Avant même que l'ex-commodor lui demande de répéter, ce qui la renderait mal à l'aise au plus de réfuter pour refuser de le lui dire. Elle se retourna, presque au ralenti.

"La vérité se trouve dans les yeux, Monsieur Norrington."

Puis elle lui lança un sourire radieux. Cette fois-ci elle le dit assez fort pour qu'il entende sa voix réconfortant le lui dire.

Mais le pire arriva. Était près, à présent, du rebord de la falaise, un bout de terre se détacha du haut de la falaise de la grosseur d'un gros poing. Mais cela suffit pour la faire basculer dans le vide. Ses bras gigotant dans les airs, son visage inspirait la peur. Surtout celle de s'échouer sur un rocher, s'y écraser à cause de la pression de la chute et mourir sur le coup.

"James!"

Hurla Lawrence de toutes ses forces.

Ce jour-là, un ange gardien veillait sur elle, puisqu'elle attrapa, au passage, une branche, une racine, qui dépassait de la falaise. Elle s'y accrocha fermement de ses deux mains. Par ailleurs, il y avait tout de même une certaine distance séparant le bord de la falaise et l'endroit où elle se trouvait.

"James!"

Hurla-t-elle de nouveau.

"Aidez-moi! James!"

Maintenant, il n'en tenait qu'à lui de lui sauver la vie.

Lawrence osa regarder par dessus son épaule. Ses pieds se retrouvaient suspendus dans le vide. Elle ferma aussitôt les yeux, ramenant sa tête pour ne plus voir en arrière d'elle, l'immensité liquide gisant là.

*Je ne veux pas mourir! Ô James, sauvez-moi!*

Espéra-t-elle.

Lawrence se tenait de toutes ses forces. Si elle lâchait, abandonnait et tous les autres synomynes qui puissent exister, peu importe lesquels, elle risquait de mourir écrasée sur ces rochers d'apparence inoffensifs, mais derrière ce masque ce trouve une bête féroce sans pitié qui n'hésite pas à mordre dans la chair de sa proie. Ses jambes se baladaient d'elles-mêmes dans le vide, rendant son corps tout chambranlant et la pogne après la racine via ses deux mains la rendait encore plus difficile. En plus d'être nerveuse, ses mains devenaient moîtes. Ainsi, elles devenaient glissantes. Elle entendit le hurlement de James appelant son nom alors qu'elle tombait. Il l'avait vu heureusement. Il lui promit qu'il allait la sortir de là et elle lui fit confiance sur ce coup-là, prenant le temps, un peu, de reprendre sa respiration pour penser à une solution. Avant même qu'elle puisse trouver quoi que ce soit, Norrington lui fit savoir d'attraper une espèce de corde de cuir. Une ceinture sans doute. La sienne probablement. Elle l'attrapa en lâchant la racine d'une main. La première tentative fut ratée. Elle faillit perdre ses forces et tomber, mais elle renonça à cette idée bien vite.

Elle refit une autre tentative qui, cette fois, fonctionna. Lorsqu'elle fut certaine qu'elle y était bien agrippée de sa main, elle prit une respiration et ferma les yeux avant de lâcher la racine de son autre main.

"Un...deux...trois!"

Et elle lâcha la racine, s'y agrippant solidement et fermement. Elle n'osa toujours pas regarder en bas, de peur d'abandonner sa prise. Elle regarda plutôt James Norrington qui se préparait à la hisser hors de ce danger. Elle le fixa dans les yeux, comme si une confiance et un certain réconfort y régnait, faisant naître une totale confiance en lui et en reprenant de l'énergie pour tenir sa ceinture de cuir. Tout de même, sa respiration nerveuse resta en place malgré toute l'énergie qu'il lui prodiguait pour continuer à tenir.

*Que Dieu soit avec moi...que mon Ange-Gardien veille sur moi...et sur lui.*

Pensa-t-elle.

Lorsque la jeune femme sentit qu'elle était en sécurité - elle le réalisa lorsqu'il la serra dans ses bras, en fait, et qu'il lui demanda si elle allait bien -, elle remercia le ciel et lâcha un profond soupir de soulagement. Lorsqu'elle se releva, elle tapota sur sa robe pour retirer le sable qui la rendait sable. Puis, elle regarda James d'un regard plus que reconnaissant.

"James vous...vous...Vous m'avez sauvé la vie. J'ai regardé plusieurs fois en bas, fixant ce monstre qui voulait me dévorer..."

Bien sûr, elle faisait allusion au rocher menaçant. Puis, elle s'élança dans ses bras, le serrant tout contre, fermant les yeux qui laissaient, à présent, échapper des larmes de reconnaissance et de joie.

"Merci, merci, merci mille fois de m'avoir sauvé, James! Je ne vous remercierai jamais assez à mon goût."

Puis, elle se défit de son étreinte, essuya ses larmes.

"Je vais bien. Je ne suis pas blessée. Je suis seulement sous le choc..."

Elle regarda vers le ravin, regardant vers le bas, mais regretta aussitôt cette décision. Aussitôt, elle s'élança de nouveau dans ses bras, cherchant un refuge. Un traumatisme, peut-être. Elle blottit sa tête et sa voix parvint, néanmoins aux oreilles de Norrington.

"Je crois que je ferai mieux de rentrer et votre compagnie me sera rassurante..."

Rétorqua-t-elle, enfin, à sa réponse.

Elle le regarda et ajouta.

"Je crois que vous avez raison: je dois m'en remettre..."

*Tout ça a été fort en émotions.*