Sous le choc [PV James Norrington]

La jeune femme lui adressa un sourire lorsqu'il accepta le thé qu'elle s'empressa de verser dans sa tasse avec grâce et soin pour ne pas qu'une seule goûte ne tombe à côté. Par le fait même, elle en profita pour s'en verser dans la sienne également. Elle redéposa la théière et entreprit de mettre deux sucres dans sa tasse. Elle commença à manger lorsque Norrington lui demanda où se trouvaient ses parents. Lawrence se racla la gorge avant de lui répondre.

"Eh bien, bien que j'entretienne de très bonnes relations avec eux, il nous arrive souvent de ne pas prendre le petit déjeuner tous ensemble. Mes frères sont tous mariés et ils sont souvent inventés à déjeuner en leur compagnie. Étant donné que je passe beaucoup de temps avec mes parents normalement, bien que je m'intègre progressivement à la vie d'adulte, je leur laisse ce moment entre leurs enfants. Ils y ont bien droit après tout."

Déclara Lawrence sans peine.

"Par conséquent, par tradition familiale, nous nous réunissons ici, le dimanche pour prendre le petit déjeuner toute la famille: les neveux, les nièces, etc. Mes frères viennent à la maison avec leur femme et leurs enfants pour passer la journée ensemble. Nous avons toujours du plaisir d'ailleurs."

S'empressa-t-elle d'ajouter sans laisser le temps à James de répliquer quoi que ce soit entre temps.

"Néanmoins, je dois vous avouer que cela me procure une certaine jalousie. J'aimerais venir comme ça avec mon mari et mes enfants, mais hélas, il ne s'est toujours pas montré. Enfin, je ne pense pas..."

Dit-elle avec de lui sourire chaleureusement.

"Vous, vous avez de la famille à Port-Royal?"

Lui demanda-t-elle sur un ton courtois et poli, sans être insolente ou indiscrète.

Bon, il voulait plus t'explications. Lawrence fit, d'abord, comme si de rien n'était, en continuant la conversation.

"Ah bon?! Je ne veux pas paraître insolente, mais il me semble que vous êtes assez... noble pour que vous ayez une famille. Enfin, ce n'est qu'un remarque. N'y faites guère attention si cela vous importune."

Dit la jeune femme.

Regrettant de ne pas avoir remis sur la table le sujet de ne pas avoir trouvé de mari - «enfin, je ne pense pas». Elle se racla la gorge, comme pour entâmer le début d'un long et périlleux discours.

"Autrement dit, je veux dire... peut-être que l'homme idéal se trouve sous mes yeux à Port-Royal, que je l'aie déjà rencontré, qui sait, mais que le déclic n'a toujours pas été fait. Enfin, parfois l'amour nous rend aveugle, alors, il se peut que je n'ai pas très bien ouvert l'oeil..."

Rétorqua-t-elle pour se justifier.

"Vous comprenez?"

Puis, elle prit une gorgée du thé en apposant ses lèvres sur la vaiselle. Puis, soudainement, elle arqua un sourcil en reposant la tasse de thé avec un sourire tout aussi intrigué, mais avec un air complice.

"Cela vous étonne-t-il peut-être que je n'aie pas trouver de mari? Cela fait deux fois que vous remettez la question sur la table... Pas que cela me dérange, seulement, cela m'intrigue..."

Remarqua-t-elle alors qu'elle garda le sourcil en l'air et son sourire en coin.

La jeune femme se contenta d'hocher la tête en guise de réponse lorsque Norrington parla de sa famille. Bien entendu, étant fils unique, il ne nous reste pas grand famille alors que les deux parents étaient décédés. Et il se trouvait à être orphelin. Quel triste sort pour un homme aussi honorable et respectable fut-il de cet ex-commodore. Néanmoins, il avait repris du service dans l'armée, bien que ce soit rien d'alarmant et n'ayant pas un poste encore haut gradé comme ce Lord Beckett.

Lawrence étouffa un rire dans sa paume de sa main gauche alors qu'elle la porta à sa bouche lorsque Norrington eut terminé de répondre à sa dernière question. Puis, un sourire s'afficha sur son visage, comme pour faire attendre l'homme alors qu'elle était en pleine recherche d'une réponse, voulant choisir les bons mots. Elle prit une autre gorgée de sa tasse de thé avant de répondre, ayant finalement trouvé quelque chose à réfuter.

"Vous savez, James, parfois les femmes ne veulent guère voir la réalité en face. Elles peuvent être amoureuses, sans s'en rendre réellement compte puisqu'elles se refusent à se l'avouer, d'où l'amour rend aveugle. Pour moi, ce vieux dicton peut être interpréter de maintes façons. À vous, seulement, de trouver celle qui vous rapproche le plus."

Rétorqua-t-elle.

En fait, elle ne faisait pas à allusion à rien. Peut-être qu'au fond d'elle-même, son coeur avait pris preneur, mais ce message ne c'était toujours pas rendu à sa tête. Qui plus est, n'ayant jamais été véritablement amoureuse de n'importe quel homme, elle ne connaissait rien de ce sentiment. Et puis, comme la jeune femme l'a expliqué, une femme peut être amoureuse, mais elle refuse de croire à cela et se ferme les yeux.

Lawrence expira, comme pour annoncer un changement de sujet.

"Vous aviez quelque chose de prévu aujourd'hui?"

Lui demanda-t-elle alors que son emploi du temps à elle n'avait rien de particulier. En effet, rien de planifier pour elle. D'ailleurs, elle se questionna sur ce qu'elle pourrait bien faire aujourd'hui. Aller à la falaise... non, il était hors de question d'y retourner jusqu'à nouvel ordre. La plage? Hum... peut-être. Par conséquent, pas question de rester ici toute la journée au risque de s'ennuyer au bout d'un moment.

Lawrence hocha la tête lorsqu'il parla des sentiments et tout le tralala. Accompagné d'un sourire crispé, elle n'en savait pas trop en fait. Aimait-elle réellement quelqu'un ou ça n'avait été que des remarques ou des paroles en l'air. Elle haussa les épaules et son sourire crispé changea pour un sourire qui se questionnait. Elle détourna son regard et réfléchit à tout ça. Avait-elle quelqu'un en tête?

"Non... enfin, je ne crois pas... pas à ma connaissance disons. Je ne pense pas avoir une pensée spéciale pour qui ce soit, mise à part ma famille. Vous ne m'offensez pas, au contraire, je crois que vous me faites réaliser que je dois m'introspecter pour me le demander sérieusement..."

Rétorqua-t-elle alors qu'elle se mit à regarder de nouveau Norrington avez un chaleureux qui reprenait de la vie.

"Vous êtes un homme curieux de nature je dois vous avouer, James. Mais, c'est une qualité charmante chez vous."

Remarqua-t-elle sans que ce commentaire se voulait ni offusquant ni insolent.

À son tour, elle termina sa tasse de thé, mais ne voulut pas en reprendre une tasse. Elle se dit qu'il fallait bien qu'elle déguste encore quelques fruits pour faire le plein. Elle prit une grappe de raisins rouges puis termina son repas avec une orange qu'elle éplucha, répondant en même temps à Norrington qui venait de lui dire qu'il n'avait rien de prévu.

"Simple curiosité."

Lança-t-elle alors qu'elle termina d'éplucher son orange pour prendre un premier quartier bien juteux et délicieux. Elle regarda Norrington et termina son quartier d'orange avant de parler. C'était une formule de politesse.

"Peut-être pourrions-nous la passer ensemble? Je n'ai rien de prévu et j'aimerais bien apprendre à connaître celui qui m'a sauvé la vie..."

Rétorqua-t-elle alors qu'elle finit sa phrase par un clin amusé. Elle lui sourit chaleureusement.

"Enfin, si cela ne vous dérange pas par conséquent."

Ajouta-t-elle avant de prendre un second quartier d'orange.

La jeune femme fut prise d'une immense joie et elle le démontra par un sourire incroyablement généreux. Elle allait en découvrir davantage sur ce mystérieux personnage de James Norrington. Bien qu'elle en sache déjà, pour elle, c'en était aucunement assez. Curieuse de nature, il fallait bien combler cette demande d'en connaître plus sur une personne qui lui a sauvé la vie la nuit dernière. Elle ne pouvait qu'être reconnaissante envers ce geste humble et honorable. Elle aurait très bien pu en faire part à ses parents, mais, hélas! ils n'étaient pas à la maison ce matin et lorsqu'elle était rentrée hier soir accompagnée de James, elle ne voulait surtout pas les déranger dans leur sommeil, se rappelant que son père pouvait devenir grincheux.

Lawrence regarda Norrington et prit un autre quartier d'orange qu'elle déposa soigneusement dans sa bouche pour le mastiquer de manière très gracieuse pour ensuite l'avaler, comme il se le devait. Puis, elle prit une gorgée de sa tasse de thé en humectant les lèvres par la suite pour éliminer les résidus de thé sur celles-ci.

"Bien!"

Rétorqua-t-elle au bout d'un moment alors qu'elle chercha ce qu'elle pouvait bien ajouter par la suite.

"J'espère que nous allons passer un très bel après-midi!"

S'exclama-t-elle avec un sourire chaleureux.

Elle reprit une autre gorgée de sa tasse de thé et regarda en direction de la maison. Elle croyait avoir entendu quelqu'un l'interpeller, mais personne. Ce fut probablement le vent qui avait transporté une sonorité semblable pour l'induire en erreur.

*Enfin... peu importe.*

Lawrence reporta son attention sur Norrington en ne passant aucun commentaire sur cette égarement. Elle déposa sa tasse dans la petite assiette prévue à cette effet et s'empara d'un autre quartier d'orange juteux.

*Que c'est délicieux!*

Après avoir dégusté un autre quartier, elle se décida enfin à s'adresser à l'ex-commodore.

"Le petit déjeuner vous plaît-il?"

Lui demanda la jeune femme alors qu'elle était toujours aussi curieuse, mais courtoise de savoir si ses invités, en l'occurence, James Norrington pour aujourd'hui, appréciaient ce qui leur était servi dans leur assiette.

Lawrence baissa la tête et rougit légèrement. Une femme chaleureuse, charmante et très agréable... ça faisait plaisir à entendre. Elle sourit visiblement flattée et releva la tête après un moment. Toujours aussi souriante, elle remercia Norrington de sa gentilesse.

"C'est bien aimable de votre part, James, merci."

Répliqua-t-elle.

Puis, elle revint au repas en prenant une gorgée de sa tasse de thé, histoire de se remettre un peu et d'effacer tout ce rouge au visage, bien qu'il était peu apparent.

"Je vous retourne le compliment. Vous être, à votre tour, une personne très aimable, chaleureuse et agréable à cotôyer. Il me semble avoir la conversation facile avec vous."

Énonça-t-elle avec un sourire sincère et des traits honnêtes.

Puis, il répondit à sa question sur le fait que si le repas avait été délicieux. Une fois de plus, elle fut ravie que sa réponse soit positive. Elle sourit de plus bel.

"Je suis contente qu'il vous ait plu, James. Votre compagnie fut agréable pour ce repas."

Dit-elle. Elle termina son orange et sa tasse de thé en un temps record. Elle avait, à son tour, terminé le repas le plus important de la journée. Elle se leva de sa chaise et tendit sa main vers Norrington avec un sourire plus que chaleureux et invitant.

"Vous venez?"

Lui demanda-t-elle alors que ces yeux brillants sous l'effet étincellant du soleil particulièrement illuminant aujourd'hui accompagné d'un petit vent chaud et confortable qui transportait les cheveux de la jeune femme à la longue chevelure dorée et bouclée.

"Il serait malsain de ne pas commencer à profiter de cette merveilleuse journée dans les plus brefs délais!"

Remarqua-t-elle en faisant un petit clin d'oeil complice à son invité suivit d'un rire amusé, démontrant le côté plus espiègle et aventurier de sa personnalité.

{dsl de ne pas etre venu avant, je n'avais plus internet (j'ai déménagé!!) mais c'est de nouveau en marche!}

James remarqua que la jeune femme avait les joues légerement roses apres ses compliments et cela le fit sourire mais il ne fit aucun commentaire.
il ne fit que hausser les épaules lorsqu'elle l'en remercia, ajoutant seulement d'une voix neutre:

mais c'est tout naturel!

puis ce fut à son tour d'etre complimenté.

je vous remercie...

lui répondit-il d'un air enchanté.
puis il la remercia à nouveau d'un ton poli lorsqu'elle lui dit que sa compagnie lui avait fait plaisir.
lui-meme avait passé un tres bon moment avec elle et la journée semblait bien partie.
Lawrence lui tendit ensuite la main apres s'etre levée et il s'empressa de faire de meme avant de lui prendre la main.

oui, commençons tout de suite notre promenade et profitons du beau temps avant que cela ne se dégrade!

l'ex-commodore la suivit, répondant à son léger clin d'oeil par un sourire malicieux.

Le sourire de Lawrence ne put que s'agrandir lorsqu'il lui adressa un sourire tout aussi malicieux. Elle détourna la tête et s'empressa, en tenant la main de Norrington, de quitter sa propriété en se dirigeant prestemment vers la forêt. L'air y serait frais sous l'ombre engendré par les feuillages dodus des arbres. Qui plus est, ils pourraient se cueillir des fruits à leur guise puisque des arbres offraient la possibilité de déguster soit une banane, une orange ou encore une simple pomme. Peu importe, ce qui importait le plus la jeune femme c'était de passer du bon temps en bonne compagnie qu'était l'ex-commodor.

"Vous avez raison! Il serait insensé de ne pas profiter de cette température."

Rétorqua-t-elle alors qu'elle se tourna vers lui après quelques minutes de marches alors qu'ils avaient précédemment pénétré dans la forêt. Elle esquissa son sourire habituel. Puis, après un moment, elle se mit à regarder à l'avant. Soudain, elle lâcha la main de Norrington et précipita le pas vers l'avant en découvrant une fleur tropicale dont elle aimait bien l'odeur et les couleurs. Elle ferma les yeux et reniflant le doux parfum qui s'imprégna à jamais dans ses voies nasales. Elle se retourna vers James en lui lançant un sourire coquet.

"J'ai toujours aimé ces fleurs. Elles ont un si doux parfum et une apparence sublime!"

Évoqua-t-elle alors qu'elle fit volte-face pour lui faire dos. Suivit d'un petit rire malin, elle se dépêcha à faire une genre de surprise au commdore. Au bout d'un moment, elle se retourna vivement en sautillant presque sur place et fit des mimiques exagérées digne d'une imitation ironique de Marie-Antoinette. Dans ses longs cheveux blonds ondulés se dressait la fameuse fleur aux couleurs de la mer avec une légère teinte de violet-indigo. Lawrence l'avait mise près de son oreille droite. Par la paleur de ses cheveux, les couleurs de la fleur ressortait dans un contraste étonnant. Par conséquent, cela faisait ressortir et s'agençait parfaitement la couleur bleueté qui parsemait sa robe.

"Ne trouvez-vous pas qu'elle me fait bien ainsi, dans les cheveux?"

Demanda-t-elle alors qu'elle savait pertinemment que Norrington ne se prierait pas pour y répondre. De plus, venant de sa part, il serait surprenant qu'il en dise le contraire. Néanmoins, Lawrence attendait une réponse avec une innocence qui faisait raviver ses jolies pomettes scintillantes et ses yeux brillants d'une étincelle.

Ne s'attendant néanmoins pas à une réponse aussi chaleureuse, Lawrence pencha légèrement la tête et une teinte rosée tirant vers le rouge se dessina sur ses joues. Joignant ses mains derrière son dos, elle esquissa un sourire gratifiant et releva la tête pour le remercier de vive voix.

"Merci bien, James..."

Énonça la jeune femme alors qu'elle se rapprocha de Norrington comme lui reprendre le bras. À ce moment-là, la minuscule gêne qui l'avait envahi l'avait quitté, lui permettant quelques petites folies. Elle l'entraîna avec lui en empruntant un chemin de terre déjà battu par le temps et les multiples promenades entreprises auparavant par d'autres personnes. Déposant les yeux au sol, seul le bras de l'homme lui permettait de ne pas foncer dans un arbre. Ayant acquise une certaine confiance en lui, elle avait appris à se fier à lui. Il faut se l'avouer, ils avaient rapidement développé une bonne complicité.

Se remémorant de joyeux souvenirs, elle esquissa des sourires s'apparentant à des rires à quelques occasions.

"J'ai fait mes premiers pas ici, sur ce chemin il y a bien des années. Mon père me l'a raconté de si nombreuses fois que le souvenir me reste gravé."

Lança-t-elle tout bonnement avant de relever son regard et de le déposer sur Norrington.

"J'ai bien grandi depuis ce temps... Mais apparemment, selon mon frère aîné, je n'ai pas perdu ma joie de vivre."

Lui révéla-t-elle en lui adressant un clin d'oeil complice.

Ils suivirent le petit sentier qui les mena à une clarière où les arbres formant un cercle autour du ciel comme si on avait percé un trou à cet endroit précis. Allongé par terre, on pouvait admirer les figures des nuages sans craindre d'être aveuglé par le soleil. Ce que les merveilles de la nature pouvaient faire parfois. Se souvenant de nouveau d'un autre souvenir, elle regarda James.

"Je vais vous montrer ce que mon frère aîné et moi faisions des après-midi durant."

Elle lâcha à nouveau sa main, se dirigeant au centre du cercle d'herbe éclairé par les quelques rayons du soleil qui perçaient à travers les arbres plus loin. Elle s'allongea par terre, invitant d'un même coup Norrington. Elle déposa ses mains sur son ventre et fixa le ciel bleu parsemé de nuages blancs.

"Vous voyez ces nuages?"

Demanda-t-elle en les désignant de l'index droit.

"Ils peuvent nous évoquer des formes, des dessins... Il suffit d'utiliser notre imagination. Mon frère et moi jouions très souvent à ce jeu. J'adorais ça étant petite. Mon frère arrivait toujours à me faire rire... peu importe."

Restant en silence un moment, Lawrence se tourna vers Norrington, toujours le sourire aux lèvres.

"Que voyez-vous?"

Demanda-t-elle en s'attardant sur certains traits du visage de Norrington.

Lawrence lui sourit de manière à le remercier de sa remarque sur le fait qu'il l'enviait beaucoup pour sa joie de vivre.

"J'espère qu'elle vous est contagieuse!"

S'exclama-t-elle dès lors.

Puis, allongés tous les deux sur le dos à contempler le ciel bleu parsemé de nuages blancs, ils admirèrent ses derniers comme la jeune femme le faisait si souvent dans son plus jeune âge alors qu'elle et son frère aîné s'improvisaient des sorties dans la forêt pour se prêter au jeu. Alors qu'elle lui avait demandé ce qu'il voyait dans le ciel, elle touna la tête vers lui, toujours un sourire aux lèvres, en attendant une réponse de sa part. Il voyait un visage. Elle fronça alors les sourcils et détourna son regard vers le ciel pour tenter de discerner les traits de ce visage. Non, elle ne pouvait lui dire elle aussi de qui il pouvait bien s'agir. En l'occurence, peut-être s'agit-il d'une personne qu'elle ne connaissait pas, mais que Norrington connaissait bien. Enfin bref, Lawrence haussa ses épaules et reprit son air enjoué.

À présent, ce fut à son tour de jouer. Hum... que voyait-elle en cette belle journée ensoleillée?

"Hum... Je vois..."

Hésita-t-elle alors qu'elle avait plissé les yeux pour tenter de mieux apercevoir une quelconque forme qui lui rappelerait un animal, un objet ou une toute autre chose. Puis, un énorme nuage fit son apparition et le visage de la jeune femme s'illumina enfin. Elle pointa celui-ci pour le désigner à Norrington avant de lui révéler ce qu'elle voyait.

"Vous voyez ce gros nuage? Eh bien, on dirait un navire sur les flots qui attaque un autre vaisseau. J'en déduis que l'un devrait être un pirate et l'autre un navire anglais. Oh et ils ont l'air de livrer une bataille féroce!"

Lui répondit-elle alors qu'elle commença à rire si joyeusement. Elle se tourna vers Norrington, son air enjoué devenu intrigué. Toutefois, un léger sourire s'affichait sur son visage. Comme toujours, sans exception.

"Vous ne voyez toujours pas à qui ce visage pouvait bien appartenir? Était-ce plutôt un homme ou une femme?"

Le questionna Lawrence alors qu'elle laissa son regard dans celui de Norrington pour ne pas couper à la conversation. «Un contact visuel, lui avait dit son père, est très important. Lorsque tu parleras à quelqu'un, tu dois le regarder dans les yeux.». Depuis ce temps, elle avait suivi ce conseil au pied de la lettre. Une conversation et une complicité se développait plus vite lorsque les deux paires de yeux se fixent. C'est une chose que la jeune femme avait mise en pratique et qu'elle avait confirmé ce fait notamment en rencontrant James la veille, sur la falaise.

Elle sourit, visiblement amusé. Oui, la jeune femme possédait une imagination hors pair. Lawrence le fixa encore un peu et lorsqu'il lui donna un peu plus d'informations sur ce visage mystérieux, elle détourna son regard vers le ciel et garda son sourire.

"Parfois les nuages réflètent nos pensées, ce que l'on désire réellement. Pour ça, il suffit de faire la distinction entre le désir et la réalité."

Énonça-t-elle alors qu'un moment de silence s'installa entre eux. Après plusieurs minutes, la jeune femme à la longue chevelure dorée reconsidéra Norrington. Elle avait pris un air sérieux, presque impassible, sans émotion. Pourtant, ses yeux bougeaient si rapidement qu'ils pouvaient bien en étourdir plus d'un. Néanmoins, elle cessa ce petit manège et se remit à sourire en redéposant son regard sur ce tapis bleu aux décorations blanches qui ornait le plafond de la terre.

"Il m'est arrivé à quelques occasions de trouver une réponse dans le ciel. Dieu nous aide toujours à retrouver notre chemin et à défaire les noeuds qui peuvent s'être faits d'eux-mêmes en nous. Néanmoins, être étendue sur ce sol, fixant le ciel, réfléchissant profondément en écoutant que notre respiration... C'est incroyable le sentiment que l'on peut ressentir. Le ciel nous en apprend beaucoup sur nous-mêmes."

Lui confia la jeune femme qui fixa toujours ce tapis bleu. Puis, elle reprit en regardant Norrington.

"James, croyez-moi, le ciel en connaît plus sur nous que notre personne elle-même. Il suffit seulement d'être attentif..."

Lui expliqua-t-elle sur un ton sérieux. Puis, retournant ses yeux sur les taches blanches, elle resta silencieuse, réfléchissant à ce que le ciel pourrait bien lui révéler. C'était comme si sa voix intérieure prenait la forme de ce plafond de sorte qu'elle lui permet de voir ce qu'elle ressent et ce qu'elle pense.

Lawrence finit par fermer ses yeux, s'imaginant le ciel. En effet, elle s'était rapidement imprégnée de son allure que le visionner dans son esprit devenait presque un jeu d'enfant. Néanmoins, cela est dû à des années «d'entraînements» et «d'expériences». Toutefois, elle s'imaginait des formes amusantes, allant même jusqu'à se créer des phrases dans les airs. Elle ouvrit les yeux, inspira l'air frais et fixa Norrington qui s'était précédemment redressé. De plus, c'était sa remarque qui avait tiré la jeune femme de ses pensées.

"Ah bon?!"

Demanda-t-elle en haussant les sourcils avec une moue intriguée. Puis, à son tour, elle se redressa, sa chevelure retombant comme de l'eau dans son dos. Rabattant ses genous à sa poitrine, elle enroula ses bras autour de ceux-ci, tirant sa robe vers le bas pour camoufler ses chaussures.

"Puis-je savoir pourquoi?"

Insista-t-elle alors que la réponse pouvait lui être évidente. En effet, si l'on présentait notre opinion d'une manière philosophique et sur un ton que les gens pouvaient difficilement contre-argumenter, il devenait alors clair qu'une telle remarque soit énoncée. Dans le cas de Lawrence, elle désirait plus que tout connaître le fond de la pensée de ce cher Norrington. Cependant, avant même qu'il puisse y répondre, elle détourna son regard devant elle, considérant longuement les buissons situés tout juste devant eux. Ensuite, elle remonta sa tête jusqu'à ce qu'elle aperçoive le ciel.

"Pour être honnête, cette remarque... je l'ai dite à mon frère alors que j'étais encore qu'une enfant. Je l'admirais beaucoup... et cela persiste aujourd'hui, mais nous nous voyons que très peu souvent excepté les dimanches lorsque la famille se réunit. Des moments comme cela-là, ils deviennent rarissimes. Ce dont je regrette..."

Puis, elle tourna la tête vers Norrington, un sourire gratifiant ayant pris possession de ses lèvres et ses yeux étaient devenus étincelants à cause des quelques rayons du soleil qui réussissaient à percer les feuilles et les branches, s'inventant presque un labyrinthe.

"Toutefois, je retrouve cette même complicité avec vous James. Aussi étonnant que cela puisse paraître, je viens à vous admirer. Remarquez, vous m'avez sauvé la vie hier soir à la falaise et vous devez savoir et connaître l'empleur de toute ma gratitude envers ce geste plus qu'héroique..."

Lawrence se rapprocha de Norrington et déposa un baiser sur la joue de celui-ci, signe immense de toute sa reconnaissance. Ensuite, elle revint à sa position initiale, en souriant consciencieusement.

"Je crois que jamais je ne réussirai à vous remercier comme je le voudrais..."

Lui avoua-t-elle dans une sincérité impressionnante, mais surtout avec tout l'humaniste qui l'habitait, la rendant encore plus terre-à-terre et simple qu'à son habitude, contrairement à d'autres femmes bourgeoises ou encore ariscrates de son âge.

Lawrence hocha la tête affirmativement. Peut-être, après tout, que le ciel lui indiquait de prendre une épouse après tout ce temps? Et puis, comment se fait-il qu'il n'est pas goûté aux bonheurs du mariage alors qu'il était commodor. Nombreuses étaient les femmes pendues à ses pieds pour le suplier de la prendre pour épouse. Cette pensée très imagée fit rire la jeune femme avec beaucoup d'amusement, s'imaginant très clairement une telle scène.

Après quelques instants, elle reprit du sérieux, n'en faisant aucunement part à Norrington. Elle se tourna vers lui alors qu'il venait de pointer son regard droit devant lui.

"Peut-être... le ciel peut reconnaître en vous un certain désir... un certain manque... ou une certaine inacessibilité..."

Lui fit-elle remarquée. Puis, jugeant que sa remarque était légèrement déplacée, elle baissa la tête, un peu honteuse, et visiblement embarassée, elle rougit de gêne.

"Pardonnez-moi... Je ne voulais pas être déplacée si vous l'avez mal pris. Ce n'était pas dans mon intention..."

S'expliqua-t-elle alors qu'elle avait toujours ses genous rapportés à sa poitrine, se balançant légèrement de l'avant vers l'arrière. Chez elle, c'était comme un signe d'embarras qui pouvait paraître très amusant, voire mignon.

"Et puis... ah et non..."

Débuta-t-elle en relevant la tête, ayant repris une certaine assurance qu'elle perdit aussitôt alors qu'elle mettait en place le discours qu'elle avait soigneusement préparé pendant quelques secondes. Doutant d'une réplique de Norrington qui serait curieux d'entendre ce qu'elle avait voulu dire, elle s'empressa de prendre une profonde inspiration avant de le regarder et de s'élancer.

"Ce je voulais vous dire, James... C'est que... Vous êtes un homme respectable dans la mesure où vous avez repris votre vie en main, chose que peu d'hommes feraient par orgeuil. Ensuite, vous pouvez vous vanter d'avoir sauvé une jeune femme d'une morte certaine, chose encore plus honorable. Par conséquent, j'en conviens au ciel: une femme ne serait vous rendre encore plus heureux..."

Sur ce, elle pencha légèrement la tête, un léger sourire s'esquissant sur son visage tendre et toujours aussi enfantin.

"Toutefois, prenez garde, au risque de me répéter: une femme qui revient après avoir changé d'avis, n'est pas une femme qui sera digne de vous. Prenez celle qui sera sincère avec vous et avec qui vous vous sentez bien à chaque seconde de la journée..."

L'informa-t-elle alors qu'elle reprit du courage pour remonter son visage.

"Tout ce dont je désire et je vous souhaite... c'est votre bonheur. Après tout, je crois que vous le méritez."

Confia Lawrence toujours avec autant de sincérité et d'humaniste, comme sa personne l'avait créée.

Lorsqu'il répliqua la première fois, Lawrence chassa un semblant nuage de fumée, l'air de dire que ce n'était, que la brutalité de ses termes étaient justifiables. Elle continua de garder le sourire, étant heureuse de passer du bon temps en bonne compagnie. Après tout, la température était idéale - une petite brise agréable accompagnait le soleil étincelant -, la compagnie aucunement désagréable et la conversation nullement embarassante. Ils conversaient comme deux bons adultes qui connaissent les rudiments de la vie. L'un conseillait l'autre dans l'espoir de l'éclairer. Et ça fonctionnait! L'un déclamait sa vision de la vie avec une philosophie très inventive, mais ô combien songée. En effet, la jeune femme possédait une vision de la vie richement développée qu'elle confiait à ses proches amis. Pour Norrington, se considérer comme un ami après uniquement 24 heures de connaissance, c'était tout un exploit à son honneur. Néanmoins, elle pouvait lui faire confiance à présent après qu'il ait fait un héros de lui-même hier soir à la falaise alors qu'il la sauva d'une mort quasi certaine.

"Ce n'est rien!"

Riposta-t-elle avec un air embarrassée qu'elle camoufla avec beaucoup d'agilité.

Elle releva la tête vers lui, un sourire splendide couvrant son visage lumineux et serein. On pouvait lire la satisfaction que de parler comme ça avec quelqu'un, de se sentir aussi près et aussi complice l'un et l'autre. Après tout, n'étaient-ils pas prévus qu'ils se rencontrent? À cette question, Lawrence consulta visuellement le ciel pendant quelques minutes avant de se retourner vers Norrington, l'air intrigué et interrogateur. Courageuse? elle? Ah bon?

"Courageuse? moi? Et plus la personne la plus respectable entre nous deux? Vraiment?"

Elle détourna à nouveau sa tête, toujours cet air intrigué esquissé sur son doux visage. Elle chercha d'elle-même une réponse qui ne vint pas.

"Je dois vous concéder la qualité de courageuse après tout ce que j'ai vécu depuis hier soir. Je dois avouer m'être rétablie très vite, mais..."

Sur ce, elle reporta son regard sur Norrington, ses sourcils froncés ayant disparu, signe très voyant de son questionnement envers ces remarques, un air plus détendu, presque compréhensif dans la mesure où elle était très sensible à ce qu'il lui commentait. Elle rapprocha sa tête de celle de Norrington comme pour lui confier un secret et dans un murmure que le vent emporta vers les oreilles de l'ex-commodor, elle lui dit:

"Mais c'est grâce à vous. Vous m'avez aidé à me remettre sur pied uniquement par votre présence réconfortante. La personne la plus respectable, mais également honorable dans la mesure où tous les honneurs vous reviennent. Vous êtes aussi respectable que moi comme vous le prétendez. Je ne puis le nier. Le destin a fait en sorte qu'on se rencontre, que vous me sauviez la vie pour développer plus rapidement notre complicité..."

Lawrence s'éloigna, fixant le ciel avec un sourire merveilleux démontrant toute la sagesse et la tendresse qui habite ce corps de jeune femme attentionnée et passionnée par toutes les merveilles que la vie lui offre à chaque moment.

"Ils l'ont prophétisé, James. Cela a du être inscrit dans le ciel, mais nous étions trop aveugles pour s'en rendre compte."

Lui avoua-t-elle alors qu'elle retourna ses yeux bruns sur Norrington. Elle le dévisagea sans prétention, mais en restant respectueuse de sa personne. Elle admirait, au plus profond d'elle-même, la loyauté et l'héroisme de cet homme visiblement sans rancune. Elle désire même être aussi téméraire et aventureux que lui, mais une chose l'en empêche: son père, son père si fier de son unique fille qu'il lui veut une seule chose. Son bonheur. Pure et simple. Un bonheur passionné et enviable. Le bonheur dont tout le monde rêve: l'amour.